MON PORTRAIT CHINOIS D'ANNINA ROESCHEISEN
Art Interview by Anne
Kerner
photo de Julien Drach dans le magazine Edgar, Octobre et Novembre 2014
photo de Julien Drach dans le magazine Edgar, Octobre et Novembre 2014
« Art, is a non-verbal and universal, free language, that raises awareness and brings us back to our emotional truth. Where the simple word often seems stuck in the brain, the artistic visual langage is percing on the emotional body and therefore opens a new interpretation, freedom and subsequently responsible thinking »
Si
elle était un poème elle serait :
Les yeux
fermés je suis ailleurs, dans l’invisible
J’observe
les hommes et leur symphonie
Fleurs,
Plumes, eau et enfance se mélangent à ce rêve
Sur les
photographies les images se révèlent.
Si
elle était une couleur elle serait la couleur bleue : Cette
couleur riche en signification symbolise la sagesse, la vie, les voyages et la
découverte qui sont inhérents à la vie de l’artiste que ce soit dans son
approche philosophique ou dans sa manière de vivre. Le bleu signifie aussi le
rêve et l’artiste utilise souvent un procédé entre rêve et réalité, entre
visible et invisible dans ses œuvres. Le bleu symbolise également la fraicheur.
Annina Roescheisen l’est par son travail novateur, ouvert aux autres et
spontané.
Si
elle était un animal elle serait un aigle : L’aigle
fait partie d’une histoire de son enfance. Se promenant sur un chemin sinueux
en Slovénie un aigle passe au-dessus de sa tête pendant deux kilomètres. Depuis
cet événement l’animal incarne pour elle la grâce, l’intelligence et la
capacité à prendre de la distance, du recul. Cet animal tatoué la suit
également sur sa peau et signifie pour elle : « savoir sortir de ce
que je vois pour prendre du recul et essayer de regarder ce qu’il y a
derrière ».
Si
elle était un mot elle serait « humanité » : Tous
ses projets sont guidés par un humanisme et une philanthropie profonde. Elle a
foi en l’homme et croit que chacun a la liberté de créer sa propre
« symphonie ». Elle crée d’ailleurs un projet nommé « What’s
bring peace ? » dont une partie se déroule sur les réseaux sociaux et
invite chacun à partager sa réponse à cette question.
Si
elle était un lieu elle serait une forêt : Un
grand nombre de ses œuvres évolue dans celle-ci. Elle porte également une
intention particulière à la nature que nous transformons et dont
nous découlons. Vagabonde et non matérialiste elle est déjà partie de chez elle
pour voyager dans de nombreux pays avec peu de choses.
Si
elle était une peinture elle serait Le
jardin de délices de Jérôme Bosch 1505 : Cette
peinture est la préférée de l’artiste car analytique, rationnel et subconscient
se confondent et fusionnent dans cette œuvre. Cette peinture pour elle traverse
le temps et pourrait très bien être contemporaine.
La pietà de Michel Ange, 1498 environ et La pietà d’Annina Roecscheisen , 2013
Si
elle était une sculpture elle serait La
Pietà de Michel Ange : Sa première œuvre de 2013, La
pietà s’inspire de cette sculpture. Elle réincarne cette sculpture avec son
corps et des objets d’enfant. Elle apporte un regard naïf à la représentation
initiale de la Vierge et de Jésus. Elle remplace même celui-ci par un ours en
peluche. De multiples symboles sont cachés dans cette installation. Elle peut
être sujette à plusieurs interprétations : une relation intime entre
l’enfant et sa mère ou une vision plus dure car aux USA l’ourson est le symbole
de l’abus.
Love
Spinning Top – Endless Heaven, 2013
Sculpture/ Installation,bois, bois brûlé, pierre, verre soufflé http://www.anninaroescheisen.com/wp-content/uploads/2014/01/Spinning-top-sculpture-by-annina-roescheisen.jpg |
Si elle était une matière du
bois : Le bois, la nature, elle fait de
nombreux projets au sein de la nature et l’utilise dans certaines de ses
œuvres. Dans ses sculpture spinning tops, elle dépose des cônes de bois dans du
verre soufflé et sur des morceaux de troncs d’arbre. Par ses cônes en bois elle
réduit l’objet du jeu de la toupie à sa simplicité et sa fragilité. Des
symboles de l’infini, des mots y sont gravés ou ajoutés.
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Si
elle était un livre elle serait un bestiaire (ensemble de l’iconographie
animalière du Moyen-âge révélant le monde de Dieu) : Dans
ses dessins il est possible de trouver un écho entre ces fragments d’images du
Moyen Ages qu’elle a étudiés pendant ses études et les traits, les formes qu’elle
invente. Ses dessins sont entre le monde visible et invisible. En état de
méditation, les yeux fermés elle dessine donnant la parole à son subconscient,
à un monde invisible. A la fin elle ouvre les yeux et termine les détails de
son œuvre les yeux ouverts reconnectant ses traits au monde visible.
I Tribe You , 2014
http://www.anninaroescheisen.com/wp-content/uploads/2013/12/I-tribe-you-see_artwork-by-Annina-roescheisen_video-photography.png |
Si
elle était un dieu / déesse elle serait Chloris :
Chloris est la déesse des fleurs dans la mythologie greco-romaine. Annina Roescheisen
fait de nombreuses mises en scène avec les fleurs, leurs pétales, leur
tige et les feuilles qui peuvent entrer en écho avec cette déesse. C’est par
exemple le cas dans son œuvre I tribe you.
Constitué de trois vidéos artistiques et de cinq photographies, l’artiste
révèle l’instinct et l’animalité en chacun de nous. Entre fleurs, maquillage,
feuilles, plumes et perles une jeune femme évolue dans ce paysage tribal.
Si
elle était une danse elle serait Conjurer
la peur de Gaelle Bourges : Cette pièce propose des
tableaux vivants et une multiplicité d’images de corps. Ces tableaux vivants me
font penser aux œuvres de Annina qui ont aussi un fort rapport à l’image, à la
position des corps, à l’esthétique des tableaux et à une multiplicité de
symboles. Les deux artistes cherchent à susciter des interrogations aux
spectateurs. Ainsi Annina questionne le spectateur sur la vie, la société et
l’humanité. Gaëlle Bourges, dans cette pièce interroge la politique au travers
d’une conférence dansée autour de la fresque Du Bon et du
mauvais gouvernement d’Ambrogio Lorenzetti. Cette pièce chorégraphique est
donc empreinte de l’histoire de l’art. Gaelle Bourges tout comme Annina
Roescheisen l’a étudié, et toutes les deux s’inspirent d’autres œuvres pour
créer.
lien de la vidéo : https://vimeo.com/219486218
Source : entretient fait par Charlotte Vautier, Qui
es-tu : Annina Roescheisen artiste et créatrice du projet «
#WhatBringsPeace », 30/01/2017
Site de l’artiste : http://www.anninaroescheisen.com/
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