MACBETH CREATEUR DE L’OMBRE AU THEATRE


NOIR M1 de Mélia Von Vépy

"La vie est une ombre qui marche, un pauvre acteur qui se pavane et se trémousse une heure sur scène, puis qu'on cesse d'entendre." William Shakespear, Macbeth 


Spectale vu le 28/03/2018 au Prato à Lille


Entre lumière et ombre, techniciens et danseur se mélangent et fondent vers la folie. La radio grésille, les paroles de Macbeth sont récitées, malédictions et prévisions théâtrales sont déclamées. Elles provoquent l’enfer du théâtre. Suspensions et tensions s’entrelacent dans les perches, les projecteurs et les rideaux. Les rires de folie transpercent l’atmosphère. Une danse aux prouesses et aux postures démonstratives se multiplie parmi les ombres. Celles-ci symbolisent la nuit au cœur de laquelle crime, culpabilité et crise de somnambulisme naissent dans Macbeth. La danseuse grimpe, se tient, se balance et joue avec le matériel technique entre humour et poésie. Un casque sur la tête, des hallucinations, les visions de Macbeth s’instaurent dans le théâtre. Les filtres de lumières virevoltent, la fumée est colorée, le sceptre du roi s’éclaire. Le technicien métamorphosé en Roi et sorcière se dévoile sous la lumière rouge sang. Cri, agitation, sourire prouvent les superstitions théâtrales. Le calme, un opéra ; la danseuse s’envole, s’arche et se déploie dans les espaces des perches cassées entre terre et ciel. Les membres aux muscles contractés s’accrochent, se rattrapent, se tirent, se hissent sur les barres métalliques dans un contrôle au bord de la folie. Une pluie d’images esthétiques submerge le spectateur entre rêve, hallucination et imaginaire fou. Un temps de suspension, le corps se détend, se repose. La danseuse devient quelques minutes spectatrice de sa composition plastique du matériel technique résultat de son délire.
La folie du théâtre n’est qu’un passage dans son ombre. Elle n’est qu’une comédie passagère qui possède les corps. Elle s’insinue dans l’interprétation de la danseuse et lui fait suivre un chemin sinueux le temps d’une heure. Voyage puissant et énergique, elle puise au creux des émotions et des forces physiques avant de s’effacer. Le quotidien, le travail du technicien reprend. Le passage dans l'antre du théâtre était éphémère. 

Commentaires

Articles les plus consultés